Des chantiers à proximité des canaux de l’Ourcq et de Saint Denis.
Les canaux de l’Ourcq et de Saint-Denis disposent d’importantes réserves de capacité et possèdent donc un fort potentiel de développement du fret fluvial : dans le but notamment de réduire le trafic routier ainsi que les nuisances environnementales et les impacts sur la congestion que celui-ci génère.
Le trafic fluvial transporté sur ces deux canaux représente actuellement 1 million de tonnes par an, contre 4 millions de tonnes dans les années 1970.
Plusieurs chantiers majeurs ont été programmés dans le département de Seine Saint Denis, à proximité immédiates des canaux de l’Ourcq et de Saint-Denis :
- Opérations d’aménagement: démolition de bâtiments et constructions immobilières
- Travaux d’infrastructures de transports en commun (projets du Grand Paris et ligne 3 du TZEN)
Le département de Seine Saint Denis a ainsi mandaté Interface Transport pour étudier l’opportunité et la faisabilité de report d’une partie des trafics routiers vers le fret fluvial pour le transport des matériaux de construction et des déchets issus des chantiers identifiés.
Une analyse fine des flux de matériaux et de déchets générés par les chantiers
Notre étude a débuté par le recueil d’informations sur les emprises, les intentions programmatiques, et le calendrier des projets à venir autour des canaux.
Notre équipe a pour cela rencontré les aménageurs, les maîtres d’ouvrage et la Société du Grand Paris, avec l’objectif de quantifier et qualifier les flux d’approvisionnement et d’évacuation liés aux chantiers.
Résultats : Entre 2016 et 2030, 16 millions de tonnes de matériaux et de déblais attendus en Seine Saint Denis, soient plus de 933 000 camions et toupies.
Une boite à outils opérationnelle pour recourir au fluvial
Nous avons par la suite constitué un mode d’emploi opérationnel, sous la forme d’une « boîte à outils », pour aider les collectivités à mobiliser des solutions de transport fluvial afin de capter une partie des flux dimensionnés.
Nous avons recensé et caractérisé les ports existants le long des canaux et susceptibles d’être utilisés comme site de transfert : En tout, 19 ports ont été recensés et évalués.
Chaque site a fait l’objet d’une fiche pratique détaillée, incluant notamment la description du site, les aménagements et investissements à prévoir, les volumes de flux captables, les gains environnementaux escomptés, les contraintes d’intégration urbaine potentielles et le schéma de gouvernance envisageable.
Exemple de fiche d’analyse d’un site portuaire réalisée par Interface Transport
A l’issue de l’analyse, 7 sites potentiels ont été retenus.
La boîte à outils contient par ailleurs une base de données, à remplir par le porteur du projet avec les éléments permettant de caractériser l’opération d’aménagement évaluée.
Un module génère ensuite une estimation en quantité et en nature des flux annuels de matériaux et de déchets liés au chantier.
Dans un second temps, des critères sont mis à la disposition de la collectivité pour identifier le site fluvial le plus adapté pour capter ces flux, avec la typologie associée (site fluvial lourd, moyen ou léger).
Enfin, nous avons décrit dans la boîte à outils l’ensemble des étapes à suivre, depuis la collecte de données jusqu’à la méthodologie d’évaluation socio-économique et environnementale de la mise en œuvre d’une alternative fluviale, afin que la collectivité puisse analyser et évaluer les gains possibles du transport des matériaux et déchets sur des barges par rapport à des véhicules routiers.
La boîte à outils vise ainsi à établir des comparatifs économiques et environnementaux des différentes solutions envisageables pour donner des éléments d’arbitrage à la collectivité.
Exemple d’application : le quai François Mitterrand
Nous avons illustré la mise en œuvre concrète de la boîte à outils sur un cas d’application, portant sur le quai François Mitterrand.
Quai François Mitterrand à Aubervilliers
La boîte à outils a notamment permis d’identifier 6 chantiers comme potentiellement rattachables au quai, pour lesquels celui-ci serait en mesure d’opérer jusqu’à 6 barges de 600 T par jour entre 2016 et 2030 pour l’évacuation par voie fluviale de déblais (terres inertes et faiblement polluées).
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